L'éditeur qui véhicule le rock !

De Nico aux clubs techno

La face cachée d'Ibiza

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Par Helen Donlon
17 mars 2017
Prix : 32 €

Extrait :

Sur une île où ont vécu pirates, hors-la-loi et électrons libres détruisant ou établissant des procédures pour vivre et faire la fête depuis des siècles, rien n'a vraiment changé dans les coulisses, même si les organisateurs de soirées évoluent désormais dans une société insulaire plus ou moins « civilisée ». Les soirées d'Ibiza diffèrent de toutes les autres, comme le confirmera toute personne qui connaît l'île. Des siècles d'influences extérieures, dont la décadence romaine et les percussions rituelles maures, et, plus tard, l'iconographie religieuse hindoue et bouddhiste, ont contribué, une fois associés à l'esprit de la piraterie, à créer les principes de base d'une fête ou d'une after à Ibiza. Ce qui s'est passé sur l'île avant les clubs - soirées trance dans les bois, tambours faisant se coucher le soleil sur la plage ou freaks réunis en extérieur avec des guitares et des machines à écrire écoutant du jazz et du rock'n'roll à fond pendant deux ou trois jours d'affilée - est aussi la raison pour laquelle ces clubs sont devenus nécessaires. Les premiers clubs de l'île ont été créés par les hippies et rassemblaient riches et pauvres, étrangers et gens du cru, gays et hétéros sur des pistes de danse imprégnées d'éléments rapportés par les freaks qui avaient sillonné la « hippie trail » et en étaient revenus avec des idéaux colorés et ésotériques et des drogues psychédéliques. En évoluant, les clubs sont devenus les établissements mondialement célèbres qu'ils sont aujourd'hui, mais en coulisse, le milieu de la nuit d'Ibiza a connu des liens avec la mafia, des politiciens véreux, des coups de poignard dans le dos, des trafics déjoués, des saisies de drogue spécieuses, des assassinats, des suicides et des amendes énormes. L'île a aussi connu des histoires d'originalité chimérique et de vision futuriste, d'agents très talentueux et de génie impulsif, de contextes idéalistes et de nouvelles définitions pour intégrer le temps, l'espace et les corps humains. Mais l'ambiance reste l'aspect le plus important : Ibiza est la capitale mondiale du chill-out, et quand cela s'accorde avec les soirées inimitables de l'île, l'expérience de la fête est parfaitement cohérente.

New York Sixties

Le rock à New York 1963 - 1969

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Par Didier Delinotte
19 avril 2019
Prix : 30 €

Extrait :

Sur les décombres de la beat generation, des protest-singers, des éphémères idoles du college rock et des girls groups (les Shangri La's venaient de là-bas), une faune bizarre dans son anti-conformisme et sa diversité d'inspiration bâtissait disques après disques le nouveau son de la ville. Ils s'inspiraient de leurs aînés du folk et du blues, mais y insufflaient l'énergie prométhéenne du rock tout en s'éclatant dans toutes les directions (folk-rock, blues-rock, jazz-rock ou protest-song dadaïste à la Fugs, les Mothers Of Invention de là-bas). Ils jouaient dans les mêmes lieux, le Nite Owl Café, le Club Au Gogo, le Café Wah, le Gaslight, le Gerde's Folk City, le Bitter End, le Village Gate, qui avaient vu débuter des folk-singers empruntés ou gueulards, des plus connus (Dylan) aux plus obscurs (tous ces Llewyn Davis oubliés). New York Sixties donc : quatorze groupes, un duo et un chanteur, tous new-yorkais (ou assimilés) dont on narrera l'histoire, sans oublier la figure totémique de Dylan - new-yorkais du Minnesota - qui n'apparaîtra dans ces pages que comme un deus ex machina. Pour le reste, les Four Seasons, le Lovin' Spoonful, Simon & Garfunkel, les Young Rascals, Tommy James & The Shondells, le Blues Project, Vanilla Fudge, les Blues Magoos, le Band, le Paul Butterfield Blues Band, les Fugs, le Velvet Underground, Tim Hardin, Neil Diamond, Jimi Hendrix ; jusqu'à Blood Sweat And Tears et des groupes moins connus de cet underground newyorkais qui allait jeter les bases du punk-rock américain. New York City / New York Sixties. Le jeu de mots est facile, mais la scène rock de ce New York des années 60 méritait bien un livre et c'est chose faite.

Diko Kinks

De A à Z

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Par Jérôme Pintoux
24 avril 2020
Prix : 30 €

Extrait :

Dans le rock, on trouve quelques grands paroliers. Il y a Bob Dylan, le Rimbaud du Minnesota ; Syd Barrett, le Lewis Carroll de Cambridge ; Marc Bolan, le William Blake de T Rex ; Frank Zappa, un Juvénal amércain. Il y a aussi Keith Reid, le parolier de Procol Harum, une espèce d'Edgar Poe qui se serait égaré du côté de Soho. Il y a surtout Ray Davies, le leader des Kinks, une sorte d'Oscar Wilde du Swinging London, ou, du moins, un parolier bien sympathique. « On ne voit plus les Kinks ? » La première fois que j'étais allé en Angleterre, en juillet 68, les Kinks faisaient déjà figure de « has been ». Quand je demandais ce qu'ils étaient devenus, on me répondait invariablement : « Ils se battent sur scène ». Il y avait eu pourtant « Waterloo Sunset » qui avait cartonné dans les charts, là-bas, en 1967. Bien sûr, il y a eu d'autres phares des sixties, les Beatles, les Rolling Stones, les Who, mais les Kinks étaient un groupe à part, totalement original. On ne les a pas oubliés. God save the Kinks ! Je ne voudrais pas qu'on me fasse un faux procès. Le rock, la chanson, les morceaux des Kinks, je ne considère pas cela comme de la haute « littérature », mais comme des matériaux de langage. Je ne veux pas prendre des vessies pour des lanternes, mais bien des chansons me semblent le reflet de leur époque et nous permettent de mieux la comprendre, d'en approfondir la vision qu'on en a. Elles nous apprennent peut-être autant de choses que les livres d'histoire ou les manuels de sociologie, ou, du moins, des choses différentes.

Marianne Faithfull, La Petite Soeur Du Rock

La Scandaleuse De Londres

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Par Didier Delinotte
30 décembre 2018
Prix : 30 €

Extrait :

Elle est dans le premier carré des grandes dames du rock, avec quelques noms parmi lesquels Janis Joplin, Joni Mitchell, Patti Smith ou sa copine P.J Harvey. Elle aura été l'une de ces rock stars qui ont survolé six décennies, semblable à ses héros, les Bob Dylan, Leonard Cohen, Lou Reed, Neil Young et autres Van Morrison. L'art de durer, après ce qui a pu s'apparenter à un faux départ puis à une longue absence avant le retour tonitruant de Broken English. Certes, la comparaison a ses limites dans la mesure où Marianne Faithfull a presque toujours laissé ses musiques à d›autres. Mais la véritable poétesse qu›elle est n›a pas vraiment de leçons à recevoir de ses pairs masculins. Et puis il y a l›actrice, au cinéma comme au théâtre, dont la carrière ne se résume pas à deux ou trois films cultes plus ou moins sulfureux de la génération hip. Un faux départ folky avant de passer des années à l'ombre des Stones pour s'anéantir, sombrer et ressusciter après avoir fait l'expérience de la déchéance, après avoir frôlé la mort. Elle nous est revenue à l'ère du punk, avec un message extrêmement fort conjuguant féminisme, révolte et outrage. Elle a maintenu le cap dans les années 80, malgré la neige de l'hiver new-yorkais, avant de retrouver sa vieille passion théâtrale à travers Weill et Brecht. Mais, plus près de nous, il y aura eu cette demi-douzaine d'albums exemplaires où elle se révèle enfin telle qu'en elle-même : lucide, émouvante, sincère et ayant réussi à faire une force de ses fragilités. On a loué sa beauté, son intelligence et sa grande sensibilité, mais l'honnêteté est sûrement le mot qui pourrait la définir le mieux. Une dernière fois, so long Marianne, et merci pour tout.

Richard Hell

The original punk

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Par Eric Smets
22 septembre 2023
Prix : 32 €

Extrait :

Ce livre est un hommage rendu à un homme, à un artiste sans qui rien ne se serait peut-être passé ou alors pas du tout de la même manière… Si l'on considère que l'émergence du punk a révolutionné le monde de la musique fin 76, début 77, il n'est pas illogique de vouloir retrouver la trace des débuts de ce mouvement artistique (certes un peu brut de décoffrage) et de ses initiateurs. Car, comme dans toutes les révolutions, il a forcément dû y avoir, au départ, une première personne à se lever pour lancer les premiers slogans, pour allumer la première mèche, pour entraîner les autres à sa suite. Quitte à être totalement dépassée par les événements ou l'ampleur que ceux-ci prendraient par la suite, quitte aussi à être ensuite oubliée par l'histoire. Voici l'histoire du punk originel, celui qui fut à l'origine des premiers pas de ce mouvement avec Television, le groupe formé par Hell avec son ami Tom Verlaine, sans conteste la formation qui marque la naissance de la nouvelle scène newyorkaise, bien avant l'apparition des Ramones ou l'avènement de Patti Smith, longtemps même avant que l'on ne commence à parler des Sex Pistols. Assez curieusement, ce premier punk était surtout un artiste, un poète bien plus intéressé par la portée des mots que par celle des notes. Un nihiliste, un rebelle sans cause qui, tel un ver(s) dans le fruit, s'abreuvait du désoeuvrement de la société et de la grande ville qu'il avait rejointe seul dès son plus jeune âge. Un homme qui restera attaché à l'écriture bien après avoir renoncé aux turpitudes du monde du rock, non sans en avoir largement testé tous les travers. Un artiste qui sera adoubé par ses pairs mais dont les excès et une certaine forme d'indolence opiacée l'empêcheront d'obtenir la place qu'il méritait au panthéon du mouvement punk. Lui qui avait lancé Television et lui avait donné son côté sauvage, lui qui avait formé the Heartbreakers avec Johnny Thunders (très certainement le meilleur groupe issu de ce mouvement), lui qui avait été un des premiers à sortir un single avec the Voidoids, fin 1976, juste avant la déferlante des jeunes groupes britanniques, lui qui avait si bien capté l'état d'esprit de l'époque en parlant de Blank Generation était aussi un incroyable romantique, capable d'écrire une chanson d'amour - « (I Could Live You In) Another World » - en l'honneur d'une jeune Française, Lizzy Mercier Descloux, dont il s'était follement épris. Un poète amoureux à la base du mouvement punk, avouez qu'il fallait oser. Voilà qui devrait éveiller votre curiosité, vous faire prendre conscience qu'il s'agissait bien d'un mouvement artistique et vous donner envie d'en savoir plus sur cet homme complexe qui se lassa vite de la petitesse du monde du rock et jeta sa carrière aux orties dès que la chose ne l'amusa plus. Une attitude typiquement punk…

Procol Harum

Une ombre blanche

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Par Jérôme Pintoux
24 avril 2020
Prix : 30 €

Extrait :

Dictionnaire Procol Harum : l'auteur a couvert en long et en large la carrière de Procol Harum, ses reformations successives, mais aussi les carrières solos des anciens membres du groupe, Robin Trower, Gary Brooker, Keith Reid, Matthew Fisher. Procol Harum a toujours fait figure de groupe mystérieux. Dès 1967, le nom même de « Procol Harum » semblait surgir de nulle part, ou alors d'une vieille version latine oubliée, sur laquelle on aurait peiné tout un samedi, sans en trouver la solution. Le son de l'orgue était majestueux, mais les textes nous laissaient perplexes : des histoires de naufrages et de losers, parfois impossibles à situer, à contextualiser. Keith Reid, le parolier, c'est une sorte d'Edgar Poe qui se serait égaré dans les années soixante, quelque part du côté de Soho. Procol Harum, ce n'est pas rien. C'est peut-être le groupe qui a inventé le rock prog, ce mélange de rock et d'expérimentations sonores, d'emprunts à la musique classique et de paroles bizarres. « A Whiter Shade of Pale », leur titre de gloire, c'était un slow pour emballer les nanas. Souvent la pop music se limitait à cela. Mais c'est aussi un slow qui nous a fait découvrir la poésie, avec ses « seize vestales vierges » et « son ombre blanche ». C'est l'histoire d'une fille qui fait un malaise - ou une overdose - dans une boîte de nuit. Elle est tellement « blanche » qu'on dirait un fantôme, une « ombre blanche » d'une pâleur mortelle.

Rod Stewart

Sir Rod superstar, la période américaine (depuis 1975)

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Par Eric Tessier
26 septembre 2022
Prix : 32 €

Extrait :

1975, c'est l'année de tous les changements pour Rod Stewart. Il s'installe aux États-Unis, à Los Angeles. Terminé les Faces. Fini les groupes. Le pas est sauté : Rod Stewart devient définitivement un artiste solo. Dans cette seconde partie de carrière, il produira 27 albums studios. Albums qui le verront s'essayer avec brio à des styles différents : du folk rock qui lui est habituel à la new wave, en passant par le rock and roll, la soul, les standards américains des années trente/quarante. Ce tome 2 relate cette partie de sa carrière, longue et passionnée qui, vue aujourd'hui avec le recul du temps, s'avère d'une grande qualité, en dépit des polémiques suscitées à l'époque, particulièrement en ce qui concerne « Da Ya Think I'm Sexy? » qui lui valut le mépris de la critique (critique s'extasiant devant le « Miss You » des Rolling Stones, allez comprendre) ainsi que des dérives totalitaires de la part de certains allumés anti-disco. Il eut même droit à voir ses disques brûlés par des fanatiques, pseudo-rockers et vrais réactionnaires qui se rangèrent de fait du côté des fondamentalistes religieux qui, dans les années soixante, organisèrent des autodafés avec les disques des Beatles. Rod Stewart a mené sa barque en haussant les épaules, fort qu'il était de l'amour indéfectible de son public qui, lui, avait dansé avec entrain sur « Da Ya Think I'm Sexy? ». Car il est clair que, depuis les Faces, Rod Stewart est toujours resté proche de ses fans. Mieux, il a gagné l'attention du grand public, à l'image d'un Elvis Presley, passant du statut de star à celui de superstar. Après un léger passage à vide en tant qu'auteur, mais pas en tant qu'interprète, il connaît un regain de créativité avec ses quatre derniers disques : Time (2013), Another Country (2015), Blood Red Roses (2018) et The Tears of Hercules (2021). Depuis 2016, il est devenu sir Rod Stewart, rejoignant ses pairs, tels Paul McCartney, Mick Jagger ou encore Elton John. Sir Rod superstar, la période américaine (depuis 1975), suite de Rod The Mod, la période anglaise (1945-1975), vous fait pénétrer dans les coulisses à la fois professionnelles et personnelles de Rod Stewart, et des différents Rod Stewart Group, tout en analysant chacun de ses disques, depuis Atlantic Crossing (1975) jusqu'à The Tears of Hercules (2021).

Dico Who

D’Anyway, Anyhow, Anywhere à Who Are You ?

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Par Jérôme Pintoux
30 juillet 2020
Prix : 30 €

Extrait :

Les Who s'étaient taillé des costards dans l'Union Jack. De vrais dandies de King's Road ou de Carnaby Street, avant que ces lieux ne deviennent des coins à touristes. L'âme du groupe, c'était Pete Townshend, le guitariste et le compositeur. Roger Daltrey, c'était le chanteur. A la basse, John Entwistle, une autre pointure. À la batterie, un Électron libre, avec un E majuscule, Keith Moon. En 1965, « My Generation », c'est un hymne de jeunes rebelles, avec des paroles agressives mais jouissives. Les adultes ne pouvaient pas les voir, tout cela parce qu'ils se baladaient dans le quartier. Douze ans plus tard, le brûlot des Sex Pistols, « God Save The Queen » apparaît comme un remake de « My Generation », tout aussi rebelle, tout aussi polémique. Les Who se lanceront dans l'opéra-rock, Tommy, l'histoire d'un ado qu'un traumatisme profond a rendu sourd, muet, aveugle. Ils se risqueront aussi dans des carrières solos. Celle de Roger Daltrey n'a pas fait long feu. Il était fait pour interpréter les morceaux des Who. John Entwistle est un parolier intéressant, mais ses textes hésitent entre le cynisme et l'humour noir. Dans ses albums solos il se lâche complètement. Il prend plaisir à raconter les histoires les plus saugrenues, avec son ironie mordante. Quant à Pete Townshend, si sa carrière solo n'a jamais vraiment décollé, c'est qu'il a donné dans tous les travers de l'époque, la drogue, l'alcool, le mysticisme. Pete Townshend avoue que les Who, c'étaient des gamins arrogants, mais pas eux seulement. Leur public aussi. Cette génération de baby-boomers n'a pas toujours été très glorieuse. C'étaient souvent des gamins mal élevés, imbus d'eux-mêmes. Le fameux Swinging London est vite retombé en poussière. But The Kids Are Alright, c'est bien connu. Pete Townshend n'est pas dupe un seul instant. « Toute cette musique doit disparaître ». Que restera-t-il des fameuses Sixties, du rock, de la musique pop en général, dans un siècle ou deux, ou même dans quelques décennies ? Deux ou trois refrains, et encore ? « Hey Jude » des Beatles, ou le riff de « Satisfaction » des Rolling Stones, comme « Le Beau Danube Bleu » a surnagé, un peu par hasard, au milieu de tant de valses de Vienne que l'on a définitivement oubliées ?

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