The Byrds

Des cowboys de l'espace

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Par Didier Delinotte
19 mai 2016
Prix : 28 €

Extrait :

Il fallait beaucoup de goût et de discernement, dans les années soixante, pour faire une place importante aux Byrds, ce groupe d'Angelinos issus du folk-song souvent assimilé à des sous-Beatles qui auraient chanté du Dylan. Hérésie ! Groupe pour rock-critiques, voire pour musiciens, les Byrds n'auront jamais eu, en France en tout cas, le succès qu'ils auraient mérité. Pourtant, ils furent à l'origine du Folk-rock, de la vague pop psychédélique, de l'Acid-rock et du Country-rock, soit de presque tous les genres musicaux nés sur le sol américain dans les années 60. Les Byrds sont avant tout la réunion miraculeuse de personnalités aussi disparates que complémentaires. Jim / Roger McGuinn, cérébral et mystique, passionné de sciences et de technologie, qui conduira presque militairement un groupe d'anthologie dont il se voudra jusqu'au bout le leader. David Crosby, à la révolte sincère mais brouillonne, véritable écorché vif qui annonce, dès 1964, la révolution hippie. Gene Clark, troubadour inspiré et mélancolique natif du Midwest, devenu l'oiseau neurasthénique qui ne savait plus voler. Chris Hillman, jeune homme en colère, sincère et généreux, qui sera à l'origine des nombreux tournants musicaux du groupe. Sans oublier Gram Parsons, l'ange blessé dont les ailes ont frôlé la nébuleuse Byrds, humainement pour le pire et musicalement pour le meilleur. Soit dix années intenses de clarté musicale dans la sombre et réactionnaire Amérique de Lyndon B. Johnson et de Richard Nixon, là même où nos cow-boys californiens vont devenir des citoyens de l'univers, toutes frontières abolies. Ce livre n'est autre que le récit de cette métamorphose : la riche histoire des Byrds qui auront incarné, dix ans durant, le meilleur de l'Amérique.

Marianne Faithfull, La Petite Soeur Du Rock

La Scandaleuse De Londres

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Par Didier Delinotte
30 décembre 2018
Prix : 30 €

Extrait :

Elle est dans le premier carré des grandes dames du rock, avec quelques noms parmi lesquels Janis Joplin, Joni Mitchell, Patti Smith ou sa copine P.J Harvey. Elle aura été l'une de ces rock stars qui ont survolé six décennies, semblable à ses héros, les Bob Dylan, Leonard Cohen, Lou Reed, Neil Young et autres Van Morrison. L'art de durer, après ce qui a pu s'apparenter à un faux départ puis à une longue absence avant le retour tonitruant de Broken English. Certes, la comparaison a ses limites dans la mesure où Marianne Faithfull a presque toujours laissé ses musiques à d›autres. Mais la véritable poétesse qu›elle est n›a pas vraiment de leçons à recevoir de ses pairs masculins. Et puis il y a l›actrice, au cinéma comme au théâtre, dont la carrière ne se résume pas à deux ou trois films cultes plus ou moins sulfureux de la génération hip. Un faux départ folky avant de passer des années à l'ombre des Stones pour s'anéantir, sombrer et ressusciter après avoir fait l'expérience de la déchéance, après avoir frôlé la mort. Elle nous est revenue à l'ère du punk, avec un message extrêmement fort conjuguant féminisme, révolte et outrage. Elle a maintenu le cap dans les années 80, malgré la neige de l'hiver new-yorkais, avant de retrouver sa vieille passion théâtrale à travers Weill et Brecht. Mais, plus près de nous, il y aura eu cette demi-douzaine d'albums exemplaires où elle se révèle enfin telle qu'en elle-même : lucide, émouvante, sincère et ayant réussi à faire une force de ses fragilités. On a loué sa beauté, son intelligence et sa grande sensibilité, mais l'honnêteté est sûrement le mot qui pourrait la définir le mieux. Une dernière fois, so long Marianne, et merci pour tout.

New York Sixties

Le rock à New York 1963 - 1969

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Par Didier Delinotte
19 avril 2019
Prix : 30 €

Extrait :

Sur les décombres de la beat generation, des protest-singers, des éphémères idoles du college rock et des girls groups (les Shangri La's venaient de là-bas), une faune bizarre dans son anti-conformisme et sa diversité d'inspiration bâtissait disques après disques le nouveau son de la ville. Ils s'inspiraient de leurs aînés du folk et du blues, mais y insufflaient l'énergie prométhéenne du rock tout en s'éclatant dans toutes les directions (folk-rock, blues-rock, jazz-rock ou protest-song dadaïste à la Fugs, les Mothers Of Invention de là-bas). Ils jouaient dans les mêmes lieux, le Nite Owl Café, le Club Au Gogo, le Café Wah, le Gaslight, le Gerde's Folk City, le Bitter End, le Village Gate, qui avaient vu débuter des folk-singers empruntés ou gueulards, des plus connus (Dylan) aux plus obscurs (tous ces Llewyn Davis oubliés). New York Sixties donc : quatorze groupes, un duo et un chanteur, tous new-yorkais (ou assimilés) dont on narrera l'histoire, sans oublier la figure totémique de Dylan - new-yorkais du Minnesota - qui n'apparaîtra dans ces pages que comme un deus ex machina. Pour le reste, les Four Seasons, le Lovin' Spoonful, Simon & Garfunkel, les Young Rascals, Tommy James & The Shondells, le Blues Project, Vanilla Fudge, les Blues Magoos, le Band, le Paul Butterfield Blues Band, les Fugs, le Velvet Underground, Tim Hardin, Neil Diamond, Jimi Hendrix ; jusqu'à Blood Sweat And Tears et des groupes moins connus de cet underground newyorkais qui allait jeter les bases du punk-rock américain. New York City / New York Sixties. Le jeu de mots est facile, mais la scène rock de ce New York des années 60 méritait bien un livre et c'est chose faite.

Les Who chantent leur génération

Peter Townshend, Roger Daltrey, Keith Moon, John Entwistle

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Par Didier Delinotte
2 septembre 2020
Prix : 34 €

Extrait :

Ils avaient été cette bande de mods dynamiteurs de hit-parades avec les hymnes sauvages d'une jeunesse rebelle. Plus tard, ils ont fait accéder le rock à l'âge adulte et ont amené tout le Swinging London à l'opéra après un ultime hommage aux radio pirates. À l'âge où la plupart des groupes se séparent ou se répètent, eux ont encore su donner des albums originaux, intelligents et surtout lucides sur leur milieu, sur la condition de pop star, mais aussi et au-delà, sur la société, sur le monde, sur la vie. Lucides et honnêtes sont les maîtres mots pour les Who, toujours en exercice ; ils ont mis un point d'honneur à respecter leur public et à donner le meilleur d'euxmêmes, sur disque et sur scène. Ils représentent l'honneur du rock et Townshend, leur leader, est l'un des plus grands artistes (tous terrains) de sa génération, sans conteste. Avec Ray Davies, et ce nom n'est pas fortuit tant il a toujours confessé une admiration sans borne pour le prince poète des Kinks, il reste l'incarnation et la mémoire de ces années-lumière où l'imagination et la créativité faisaient reculer les limites du champ des possibles. C'était il y a environ un demi-siècle et l'on pourrait croire, au vu de l'époque, que ces temps appartiennent à un passé révolu, obscur et enfoui. Sauf qu'il en reste des vestiges et des traces. Sauf qu'il reste, toujours en exercice, les Who !

Tim Buckley

L'ange blessé

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Par Didier Delinotte
26 novembre 2021
Prix : 30 €

Extrait :

Au mitan des années 90, un jeune homme du nom de Jeff Buckley sortait un album du feu de dieu : Grace, le bien nommé. Un moment de grâce en vérité, avec cette sublime reprise du « Hallelujah » de Leonard Cohen et des compositions originales dignes de son paternel, un père qui ne l'avait jamais reconnu, lui-même traumatisé par le souvenir de son propre père, grand-père de Jeff, revenu de la Seconde Guerre mondiale avec une pièce de métal greffée à même le crâne, et la folie en partage. De quoi revenir à Tim Buckley, au grand Tim Buckley qui, parti d'un Folksong presque académique, est arrivé aux rivages du Free-jazz et de la musique contemporaine ; une musique soutenant toujours une poésie hallucinée - celle de Larry Beckett ou la sienne - devant autant aux bardes celtes qu'aux romantiques anglais, aux écrivains symbolistes qu'aux poètes surréalistes. Une sorte de faille sismique spatio-temporelle où Mallarmé rencontrerait Frank Zappa, où Baudelaire s'acoquinerait avec Ornette Coleman, où Lewis Carroll tomberait dans les bras d'Erik Satie. Un monde étrange et féerique dont les éléments sont des couleurs et des sons. Son créateur est un certain Timothy Charles Buckley III, passé au-delà du rêve, de l'autre côté du miroir, un après-midi bleu de l'été 1975. Il y a presque un demi-siècle. Autant dire une éternité qui aura vu Tim Buckley prendre la force du mythe et les accents de la légende. Voici son histoire !

Biblio pop, rock et littérature de William Blake à Bret Easton E

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Par Didier Delinotte
17 mars 2024
Prix : 30 €

Extrait :

La guitare et la plume, ou les noces barbares entre rock et littérature. Deux univers qui, depuis les Saintes écritures et jusqu'à la littérature de genre (Fantastique, Science Fiction, Polar…) se seront toujours côtoyés jusqu'à parfois se percuter, percoler dans une gerbe d'étincelles. Au-delà de Dylan, de Cohen ou de tous ces écrivains-rockers, on voit bien que le monde du rock a toujours puisé dans les livres et a mis au pinacle les grands de la littérature. Kerouac et Dylan, Faulkner et le Band, Alan Sillitoe et Ray Davies, Hubert Selby et Lou Reed, Artaud et Jim Morrison, Rimbaud et Patti Smith, Yeats et Van Morrison … On pourrait multiplier les exemples d'affinités et de liaisons - parfois dangereuses - entre écrivains et rockers. Plus près de nous, des rockers comme Tom Waits ou Nick Cave perpétuent la tradition unissant les mots et les sons à travers une poésie du malaise et des mélodies crépusculaires. C'est avant tout la notion de lyrisme qui est convoquée ici, exprimant aussi bien la lyre des anciens aèdes que la guitare de nos pop stars. Le lyrisme qui, nous dit Wikipedia, est « une tonalité, un registre artistique qui privilégie l' expression poétique et l'exaltation des sentiments personnels, des passions ». Ce lyrisme inspiré sur lequel souffle le vent de l'épopée et qui n'a rien à voir avec les jérémiades auto-complaisantes et narcissiques que l'on entend trop souvent de nos jours. Reste à espérer que nous aurons, avec cet ouvrage, mérité à la fois du rock et de la littérature pour concilier deux passions qui peuvent paraître lointaines en apparence, mais qui sont finalement très proches, grâce à des écrivains qui swinguent, grâce à des musiciens qui se font poètes

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