L'éditeur qui véhicule le rock !

Like a Rolling Stone Revisited

Une relecture de Dylan

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Par Jean-Michel Buizard
23 décembre 2021
Prix : 26 €

Extrait :

C'est une donnée incontournable dans l'oeuvre de Bob Dylan : dans sa période la plus faste, entre 1965 et 1966, ses chansons sont devenues - et sont restées depuis lors - profondément énigmatiques, pour le grand public comme d'ailleurs le plus souvent pour les spécialistes. Des interprétations existent, mais aucune pour leur conférer un sens clair et convaincant. Cet ouvrage revient précisément à ces chansons et à leurs énigmes avec, en figure de proue, la plus fameuse d'entre toutes - « Like a Rolling Stone ». Il en produit des réponses inédites, différentes de tout ce qui a été précédemment écrit sur les textes et la musique de Dylan. On y découvre les identités, parfois plurielles, de nombreux personnages dylaniens : Miss Solitude et son diplomate portant sur l'épaule un chat siamois, Baby Blue et son orphelin armé d'un fusil, la Dame des basses plaines avec ses yeux tristes, et bien d'autres. On y comprend mieux, également, les titres donnés aux trois albums successifs de l'époque : ce qu'il fallait ramener à la maison (Bringing It All Back Home), en quoi la Route 61 se trouve revisitée (Highway 61 Revisited) et qui sont ces blondes superposées (Blonde on Blonde).Comprises - entendues - les chansons de Dylan ne perdent rien de leur profondeur et de leur pouvoir. Elles n'en sont que plus belles. À travers leurs différentes strates de signification, c'est en définitive tout un pays qui apparaît. De la figure souveraine du Mississippi, régnant dans son imaginaire comme au coeur de la géographie américaine, à son histoire du blues revue et corrigée, jusqu'au lien de filiation inattendu le ramenant à Mark Twain, enfant du grand fleuve et premier grand écrivain de la nation, Dylan ne cesse de conter l'Amérique.

Portraits chantés de la société française

De la La Marseillaise à Antisocial en passant par Le Déserteur

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Par Daniel Lesueur
21 décembre 2022
Prix : 30 €

Extrait :

Nos grands-parents ne reconnaîtraient pas la Terre qu'ils ont quittée... Beaucoup moins terre que béton, d'ailleurs ! Paradoxalement, la mentalité des Français fut moins transformée par la Seconde Guerre mondiale et par Mai- 68 que par 14-18 - dépréciation de la ruralité - et par les Trente Glorieuses : déification du pognon de dingue. Que penseraient-ils des golden boys qui, en quelques minutes, gagnent autant que ce qu'ils avaient épargné toute leur vie pour payer leur masure et leur petit jardin aujourd'hui transformé en parking ? Leurs petites villes se sont vidées, et les grandes sont devenues invivables. L'automobile, qui pour eux était un rêve rarement accessible, est devenu pour beaucoup un cauchemar. Les familles sont désormais monoparentales ; les derniers couples ne se parlent plus, chacun de son côté « cause dans une boîte » pendant que les enfants tripotent nerveusement un rectangle en matière plastique. Les clochards sympa ont été chassés par des SDF agressifs. La drogue a infiltré tous les niveaux de la société et les élites se délitent... Tout a changé, sauf l'esprit belliqueux : toujours autant de violence tandis que prospèrent les marchands d'canons, fers de lance de notre économie. Tout cela, nos artistes l'ont remarqué, chanté voire hurlé, délivrant un réquisitoire en bonne et due forme !

Ferry, Eno, Roxy

Le Rock BCBG

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Par Jérôme Pintoux
20 janvier 2023
Prix : 28 €

Extrait :

Roxy Music, ce n'était pas un groupe lambda. Ces musiciens faisaient un rock glamour, à la fois progressif et rétro, futuriste, passéiste, ironique, distant, dérangeant. On les écoutait, intrigués. On perdait vite ses repères. Ces Anglais avaient un look pas possible, comme des rockers fifties échappés du futur. Les lunettes de mouches mortes de Phil Manzanera, les fourrures « mère-grand » de Brian Eno, c'était décadent. Au milieu de tant de disques fanés, qui rappellent à quel point les seventies furent parfois décevantes, Roxy Music brille encore. Bryan Ferry au chant, Andy Mackay au saxophone, Phil Mazanera à la guitare, Paul Thompson à la batterie, Brian Eno au synthé... Eno ne restera pas longtemps au sein du groupe. Il préférera tenter l'aventure en solo. Il sera l'un des pionniers de l' « ambient music » et un producteur recherché. Nous avons tenté d'esquisser des vies parallèles de Brian Ferry, rocker BCBG, et de Brian Eno, pionnier de l'électronique. Comment Roxy Music a-t-il été perçu à l'époque ? On ne savait pas trop si c'était de l'art ou du cochon. En 1973, on les considérait un peu comme le groupe à la mode, mais moins intéressant que David Bowie, moins mélodique. On croyait avoir affaire à un feu de paille. Ce ne fut pas le cas. Bryan Ferry a poursuivi une carrière solo, avec le succès que l'on sait. On l'a pris pour un mondain, c'est avant tout un cinéphile. Il a hanté les années 30, le répertoire de Cole Porter. Il a même repris du Dylan. L'étiquette « rock BCBG » est un peu ironique. Pourtant elle semble moins péjorative que celle de « rock FM », qui désigne un rock formaté pour les radios américaines, un rock commercial et souvent insipide. Le rock BCBG, c'est une esthétique - un rock raffiné, sans être du rock prog. Sorti en mai 1982, l'album Avalon, par exemple, n'est ni new wave ni after punk. C'est plutôt un album anti-punk, mais sans agressivité aucune, sans déclaration de guerre. Pas du rock engagé. Plutôt du rock dégagé. Des airs qui se perdent dans les brumes, vers l'île des fées. Bryan Ferry a dû détester le punk qui lui avait coupé les ailes en 1977, l'avait terriblement ringardisé et réduit à l'image de crooner rétro. Il a attendu son heure, sinon sa revanche. Cinq ans après les Sex Pistols et les Clash, Roxy Music publie Avalon. C'est au tour des punks de se sentir relégués, de voir leur image ternie.

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