L'éditeur qui véhicule le rock !

New York Rock

De l'ascension du Velvet Underground à la chute du CBGB

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Par Steven Blush
30 décembre 2018
Prix : 38 €

Extrait :

« Ce n'est pas une scène pour puritains : elle se nourrit de drogue et de sexe... C'est le creuset même de l'expression : tous ceux impliqués dans l'art ou dans la musique tirent bénéfice de l'incertitude qui règne ici. » - Moby NEW YORK. Pendant cinquante ans, cette ville a représenté un test ultime et une scène pour la forme suprême d'art populaire de notre époque. ROCK. Glitter, punk / new wave, post-punk / no wave, hardcore new-yorkais, noise rock d'East Village, proto-rock alternatif / revival garage goth / indus, rock indépendant, ces pages sont remplies de tous les mouvements et contre-mouvements qui pourront vous venir à l'esprit. NEW YORK. La ville inspire une musique géniale, elle est le lieu de naissance et le terrain d'essai d'un kaléidoscopes de sous-cultures, et elle apporte la meilleure expérience possible aux vrais fans de rock'n'roll. ROCK. Plus de 600 pages d'anecdotes et de regards divers portés par les artistes qui ont fait la musique et ceux qui l'ont propagée : Lou Reed, Hilly Kristal, Joey Ramone, David Johansen, Kembra Pfahler, Paul Morrissey, Adam Horovitz, John Cale, Iggy Pop, Richard Hell, Bob Gruen et tant d'autres. NEW YORK ROCK. Depuis les stars qui ont changé le visage de la musique jusqu'aux fiascos qui ont ouvert la voie pour une prochaine vague d'innovations, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la capitale de la musique.

Etienne Daho

Paroles de fans

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Par Nathalie Pillet
30 décembre 2018
Prix : 32 €

Extrait :

« Un parcours ça ne se fait jamais seul. Le talent, le travail et la chance, ça ne suffit pas. Il faut être accompagné par les bonnes personnes et depuis mes débuts, j'ai eu la chance de l'être. Le travail, le talent, la chance et les bonnes personnes, ça ne suffit pas non plus si on n'est pas élu par les autres, si on n'est pas élu par les gens qui vous regardent, qui vous aiment et qui aiment vos chansons et par cette personne qui est à la fois multiple et unique qui s'appelle le public. » (Victoires de la Musique, 2018). C'est de cette « personne à la fois multiple et unique » dont il est question dans ce livre : les fans d'Étienne Daho. Certains l'appellent familièrement « Étienne ». D'autres lui préfèrent la sobriété d'un « Daho » peut-être plus distancié mais tellement emblématique. Tous évoquent pourtant le même artiste. Celui avec lequel ils tissent un lien majuscule et indéfectible depuis plusieurs décennies. En livrant leurs témoignages sur les « collisions » entre leur existence et l'univers d'Étienne Daho, ces enfants pop sacrés mettent en lumière cette figure iconique de la scène française unanimement saluée tant pour la qualité de son oeuvre que pour l'exemplarité de son attitude. En remontant le cours de leur histoire commune, ils évoquent avec une sincérité poignante l'homme admirable, l'artiste singulier aux mille influences, se remémorent ces précieux premiers instants qui les ont fait coincer leur bulle dans la bulle pop du chanteur et revisitent avec le même émoi sa discographie de Mythomane à Blitz. En faisant parler d'une seule voix ces (sempiternels) petits enfants du siècle réunis pour le luxe et le mieux, l'auteure s'applique à rendre hommage à l'artiste à l'heure où celui-ci vient d'achever un Blitz Tour triomphal au cours duquel la magie et l'alchimie auront de nouveau opéré. Encore et toujours une nouvelle « étincelle ». Comme à chaque rendez-vous. Pas de hasard… Jamais.

Eric Clapton

L'éternelle jeunesse d'un vieux bluesman

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Par Eric Smets
30 décembre 2018
Prix : 32 €

Extrait :

L'histoire d'Eric Clapton est jonchée de situations dramatiques et de coups du sort qui auraient dû laisser l'homme abattu sur le bord du chemin. Seule sa passion dévorante pour le Blues lui aura permis de tenir le coup et de continuer. Cette passion sera son leitmotiv tout au long de sa carrière et Robert Johnson restera le phare qui lui indiquera le cap à maintenir quels que soient les changements et les modes dans le monde de la musique depuis ses débuts en 1963. À travers Eric Clapton, qui a commencé sa carrière en même temps que les Rolling Stones, c'est toute la mythologie du Rock qui est ici évoquée. En route pour un nouveau voyage à travers la carrière discographique de celui que l'on a un temps surnommé God et qui a pourtant su rester tellement humain, touchant par sa fragilité et ses errements. Ce livre est rythmé par la sortie de ses albums dont l'histoire et les petites histoires seront développées dans le détail. Nous évoquerons bien sûr ses diverses collaborations, apparitions et autres sessions durant lesquelles nous allons le retrouver aux côtés d'artistes tels que B.B. King, John Lee Hooker, Chuck Berry, Jerry Lewis, Carl Perkins, Ray Charles, les Rolling Stones, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr, Bob Dylan, Brian Wilson, John Mayall, Elton John, The Band, Santana, The Allman Brothers Band, Taj Mahal, Buddy Guy, Jack Bruce, Joe Cocker, Rod Stewart, Bill Wyman, Steve Winwood, Sting, Tina Turner, Phil Collins, Kate Bush, Bob Geldof, J.J. Cale, Tony Joe White, Johnny Winter. Sans oublier des musiques de films tels que Retour vers le futur, La couleur de l'argent, la série des Arme Fatale, Homeboy, Wayne's World, Blues Brothers 2000 !

Marianne Faithfull, La Petite Soeur Du Rock

La Scandaleuse De Londres

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Par Didier Delinotte
30 décembre 2018
Prix : 30 €

Extrait :

Elle est dans le premier carré des grandes dames du rock, avec quelques noms parmi lesquels Janis Joplin, Joni Mitchell, Patti Smith ou sa copine P.J Harvey. Elle aura été l'une de ces rock stars qui ont survolé six décennies, semblable à ses héros, les Bob Dylan, Leonard Cohen, Lou Reed, Neil Young et autres Van Morrison. L'art de durer, après ce qui a pu s'apparenter à un faux départ puis à une longue absence avant le retour tonitruant de Broken English. Certes, la comparaison a ses limites dans la mesure où Marianne Faithfull a presque toujours laissé ses musiques à d›autres. Mais la véritable poétesse qu›elle est n›a pas vraiment de leçons à recevoir de ses pairs masculins. Et puis il y a l›actrice, au cinéma comme au théâtre, dont la carrière ne se résume pas à deux ou trois films cultes plus ou moins sulfureux de la génération hip. Un faux départ folky avant de passer des années à l'ombre des Stones pour s'anéantir, sombrer et ressusciter après avoir fait l'expérience de la déchéance, après avoir frôlé la mort. Elle nous est revenue à l'ère du punk, avec un message extrêmement fort conjuguant féminisme, révolte et outrage. Elle a maintenu le cap dans les années 80, malgré la neige de l'hiver new-yorkais, avant de retrouver sa vieille passion théâtrale à travers Weill et Brecht. Mais, plus près de nous, il y aura eu cette demi-douzaine d'albums exemplaires où elle se révèle enfin telle qu'en elle-même : lucide, émouvante, sincère et ayant réussi à faire une force de ses fragilités. On a loué sa beauté, son intelligence et sa grande sensibilité, mais l'honnêteté est sûrement le mot qui pourrait la définir le mieux. Une dernière fois, so long Marianne, et merci pour tout.

Our Band Could Be Your Life

Scènes de l'underground indépendant américain

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Par Michael Azerrad
30 novembre 2018
Prix : 38 €

Extrait :

Our Band Could Be Your Life, c'est l'histoire encore inédite de la révolution musicale qui se produisit juste sous le nez des années 80 reaganiennes - quand un petit réseau très actif de groupes, labels, fanzines, stations de radio et autres éléments subversifs stimulèrent de nouveau le credo punk do it yourself et créèrent une musique profondément personnelle, souvent brillante, toujours provocatrice et d'une grande influence. Cette vaste chronique concernant la musique, la politique, la drogue, la peur, la haine et la foi est d'ores et déjà reconnue outre-Atlantique comme un classique du rock indépendant. Vous allez en apprendre de belles sur : Mission of Burma, Minutemen, Black Flag, Hüsker Dü, Minor Threat, The Replacements, Butthole Surfers, Sonic Youth, Big Black, Fugazi, Mudhoney, Beat Happening, Dinosaur Jr. « Franchement fabuleux… Azerrad frappe un grand coup grâce à ses entretiens avec les principaux acteurs du mouvement… Un sacré recueil sur le dernier temps fort de l'histoire de la musique. » Patrick Beach, Austin American-Statesman « Azerrad nous rappelle l'époque où Nirvana et compagnie étaient en première ligne de l'armée alternative… Our Band Could Be Your Life est la chronique de cette période, des posters faits maison aux vans de tournée, ou sur la manière dont ces groupes ont peu à peu rameuté un public suffisamment important pour que les labels et les critiques les remarquent enfin. » Benjamin Nugent, Time.com « Durant la décennie que couvre Azerrad, l'Amérique indépendante a prouvé qu'un rock de classe internationale pouvait voir le jour en dehors des structures de la corporation… Our Band Could Be Your Life ressuscite avec passion treize groupes indépendants… Azerrad est un adepte de récits de guerre des meilleurs musiciens - et le mouvement underground en regorge. » Eric Weisbard, New York Times Book Review

Led Zeppelin

In the evening and in the light

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Par Mitch' Duterck
23 octobre 2018
Prix : 38 €

Extrait :

Au départ il y avait les champs de coton d'où s'élevaient, telle une brume tragique, les mélopées des captifs arrivés là, portés par les bateaux négriers. Le Blues était en gestation. Bientôt il deviendra la référence absolue pour les nouveaux artistes, qu'ils soient issus du Jazz ou du Rock. Les années soixante vont se révéler un terreau généreux pour quantité de musiciens, chacun y puisant sa dose d'inspiration censée lui assurer les honneurs de l'avenir. Parmi cette multitude : un guitariste de studio. Jeune, plutôt chétif et pétri de talent. Las du travail en studio, il va goûter au plaisir enivrant de la scène aux côtés des Yardbirds déjà moribonds. Ce groupe devient son laboratoire ; il y filtre tous les mystères de ce qui deviendra le monolithe rock le plus colossal jamais érigé. Le jeune homme s'appelle James Patrick Page. Ses complices sont Robert Plant, John Paul Jones et John Bonham. Une réunion qui tient plus de l'alchimie que d'un rapide casting. Led Zeppelin voit le jour en 1968 et règne aujourd'hui encore sans que son rang ne lui soit contesté. En cette année du 50ème anniversaire de Led Zeppelin s'imposait un ouvrage remarquablement documenté : la création, le travail et la technique en studio, la vie « à côté » de Led Zeppelin, les confidences des musiciens et de leur entourage, l'opinion des journalistes, les tournées, les bonheurs et les tragédies. Et peut-être plus…

GG Allin

Antéchirst de l'extrême

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Par Pierre Avril
29 septembre 2018
Prix : 28 €

Extrait :

Le punk fut-il un mouvement urbain bannissant les limites ? Oui. Pourtant, un white trash du New Hampshire allait encore dépasser les limites du no future : Jésus Christ Allin. Cela ne s'invente pas. Connu pour ses excès en tous genres, ceux-ci l'ont mené plus d'une fois en prison avant de causer sa mort. Mais Allin n'est-il que cela ? 2018 marque le 25e anniversaire de son départ pour un monde meilleur et GG Allin reste un sujet inépuisable. Fut-il un clown suivi par un public masochiste ? Un authentique détenteur de la flamme rock'n'roll en mission de sauvetage ? Un artiste ou une attraction foraine ? Et si, au fond, Jesus Christ Allin avait été tout cela à la fois ? Et si son influence était bien plus importante et artistique et ne se résumait pas à des faits divers? Adeline Wall et Pierre Avril partent sur les traces de ce kid du New Hampshire qui se rêvait en nouvel Alice Cooper et finit par croire sérieusement à sa vocation de prophète. Ses chansons? “Suck My Ass It Smells”, “I Wanna Fuck Myself”, “Bite It You Scum”. Ses groupes ? Les Texas Nazis, les Murder Junkies, les scumfucs. Délestez-vous des oripeaux du politiquement correct, ils n'ont pas leur place ici. Les auteurs exposent aussi pourquoi il est pertinent de voir en GG Allin un authentique performer de l'extrême, évoquant des artistes aussi (voire plus) dangereux que lui. Manger sa merde et la jeter sur le public et cependant réaliser une oeuvre d'art ? Oui. Il l'a fait. Chez les performers de l'art contemporain, ce fut le cas aussi. Le parallèle méritait donc d'être fait. Enfin, ce livre évoquera l'influence de GG sur d'autres artistes, avec un champ qui va du punk au black metal en passant par le grindcore - avec Anal Cunt, Watain, The Mentors... Il ne fut également pas seul à mener sa mission d'authentique terroriste du rock. Extrême, il le fut dans tous les compartiments de sa vie et de son art. Mais une chose est certaine : son oeuvre mérite d'être réévaluée à la hausse. Bienvenue dans le premier ouvrage biographique en français consacré à GG Allin.

Cattle Decapitation

Ecologie Gore

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Par Robert Culat
29 septembre 2018
Prix : 30 €

Extrait :

Avec Cattle Decapitation, groupe de death-grind californien fondé en 1996, on atteint sans doute le paroxysme en termes d'obscénité. Ici, nul verni visant à adoucir la violence du message. Sa production est un condensé de rage : musique, graphisme et paroles sont jetés à la figure de l'auditeur, sans aucun filtre. L'objet de tant de haine ? L'élevage intensif aux Etats-Unis et ses conséquences sur l'environnement et, indirectement, sur l'homme. Quelle place celui-ci doit-il trouver dans l'écosystème-terre ? Quel rôle doit-il jouer pour maintenir son équilibre naturel ? Après avoir parlé de la culture metal, puis s'être penché sur la poésie de certains de ses représentants (Opeth, Katatonia), Robert Culat plonge cette fois dans la fosse à purin, enfonce ses mains dans la m**** pour tenter de comprendre les raisons de cette rage qui semble incontrôlée. Il fallait oser ! Mais avec le Padre, tout est possible. Et puis, les chercheurs en sciences humaines et sociales savent que, derrière chaque objet culturel se cache une perception, une sensation et donc une analyse du monde qui, il faut bien l'avouer, ne tourne pas toujours très rond. Cet ouvrage témoigne de la nécessité d'écouter l'artiste, même lorsque son message semble totalement inaudible, au sens propre comme au figuré. Cette analyse méticuleuse et pleine d'érudition des sept albums du groupe fera date dans les écrits sur la musique metal.

Azerty Blues

Eloge d’un rock modeste et de ceux qui ne sont pas grand-chose

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Par Alain Feydri
29 septembre 2018
Prix : 34 €

Extrait :

Moi, j'aurais bien appelé ce bouquin "Les chroniques de Maître Feydri" mais l'homme reste aussi modeste que le rock qu'il a décidé de défendre au péril de sa plume. Au point que, lorsque le diable en personne lui est apparu à la croisée des chemins afin de lui proposer un "deal" entre l'aventure de la presse spécialisée et la stabilité d'une vie plus rangée, Alain a bien réfléchi, a poliment décliné (pour les beaux yeux d'un autre ange de lumière) et s'est tracé une troisième voie : celle de l'amateur éclairé au sens premier du terme. D'ailleurs, Lucifer, beau joueur, ne lui en a guère voulu puisqu'il y aura gagné au change un des plus ardents défenseurs de sa musique, que dis-je, un véritable héraut louangeant sans fin tous ces hommes et toutes ces femmes qui l'ont façonnée, détruite, réinventée un million de fois au moins et qui continuent de le faire, souvent dans le mépris d'un fourbi médiatique trop occupé à se contempler le nombril pour s'intéresser à ce qui sort un tant soit peu de sa zone de confort. Alors ne vous y trompez pas, le livre que vous tenez entre les mains est avant tout une histoire d'amour, celle d'un quidam pour une forme d'expression artistique brute et pour ce peuple de l'ombre qui la crée, des berges du Mississippi aux garages de Minneapolis, en passant par Perth ou Santander… Ou, pourquoi pas, Périgueux ? (Jacques-Olivier Leroy)

Blues, féminisme et société

Le cas de Lucille Bogan

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Par Christian Bethune
29 septembre 2018
Prix : 30 €

Extrait :

Le nom de Lucille Bogan est longtemps resté absent des études consacrées au blues ou à la culture afro-américaine, et la chanteuses reste encore grandement sous-estimée. Cela tient, sans doute, à trois facteurs. D'abord la biographie de Lucille Bogan reste extrêmement lacunaire, son propre fils semble peu au fait de la vie de sa mère ; ensuite, contrairement à ses consoeurs, nous n'avons pas de traces matérielles concernant ses éventuelles prestations publiques, manifestement la chanteuse n'appréciait guère la scène ; enfin la crudité sans équivoque de ses blues a longtemps effarouché l'industrie culturelle : jusqu'à la fin des années 1990, seule une poignée d'initiés avait accès à son oeuvre. Les choses ont changé depuis qu'avec les rappeurs les « explicit lyrics » sont devenus à la mode, à ce titre l'oeuvre de Lucille Bogan constitue un chaînon manquant entre le blues et le rap. En effet, les paroles de ses blues dévoilent une obscénité souterraine à l'oeuvre dans la culture afro-américaine que le rap a désormais placée sur le devant de la scène. Mais, dans leur style formulaire qui puise aux racines de la tradition, et par-delà le côté salace de leurs propos, les blues de Lucille Bogan, toujours finement observés, proposent un témoignage saisissant sur la vie quotidienne des afro-américain(e)s (en particulier à Birmingham, véritable poumon industriel de l'Alabama), sur la grande dépression de 1929, sur les chemins de fer américains ou sur le trafic et la consommation d'alcool à l'heure de la prohibition etc. Mais c'est sans doute sur la condition et sur les aspirations des femmes issues du prolétariat Noir que Lucille Bogan se montre la plus percutante. Ses revendications féministes diffèrent sensiblement des mots d'ordre des très bourgeoises et très moralisantes ligues féministes Noires comme la NACW. L'oeuvre de Lucille Bogan nous fait découvrir un féminisme sans concession à l'idéologie dominante. Du fait d'une documentation biographique quasi inexistante, seule une étude minutieuse des quelque 67 morceaux enregistrés qui subsistent (Lucille Bogan en a sans doute gravé plus d'une centaine) aura permis de cerner l'art de la chanteuse. Ce n'est donc pas la vie de l'artiste qui éclaire son oeuvre, mais l'oeuvre qui s'élucide par elle-même. Cette démarche semble d'autant plus appropriée que, contrairement aux divas du blues classique, Lucille Bogan est l'auteure de quasiment tous les titres qu'elle a enregistrés, passant, aux dires de son fils, beaucoup de temps à les peaufiner, chez elle, à Birmingham, avant chaque séance dans les studios des compagnies du Nord.

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